Les fouilles de la Maison Olympique (2016-2018)

Le port commerçant de Lousonna est enserré par deux grands pontons. Dessin: Bernard Reymond, 2019

De février 2016 à octobre 2018, des fouilles archéologiques de grande ampleur ont eu lieu à l’emplacement de la future Maison Olympique. Elles ont mis en évidence trois grandes phases d’occupation.

La première remonte à l’Antiquité (1er siècle av. J.-C.-4e siècle apr. J.-C.).
Les fouilles ont révélé sur plus de 200 m de longueur les vestiges du port antique de Lousonna : entrepôts, thermes, latrines, quais et jetées en bois dans un état de conservation exceptionnel. Associés à des dizaines de milliers d’objets en métal, en terre cuite, en verre ou en os, ces vestiges témoignent du fonctionnement quotidien de ce secteur du vicus, confirmant sa vocation commerciale, jusque-là supposée. Ces découvertes attestent de la vitalité économique de la ville antique, au croisement des grandes voies de communication reliant la Gaule, l’Italie et la Germanie.

La seconde phase est datée de l’époque médiévale (8e-15e siècle).
Après une période d’ensablement et de retrait du lac, un cimetière et un site d’habitat apparaissent sur le site durant l’époque carolingienne. Au total, ce sont plus de 300 tombes qui ont été mises au jour. Le fonctionnement de l’espace funéraire est attesté jusqu’à la Réforme. Des bâtiments sur poteaux et des maisons semi-enterrées, datés provisoirement entre le 8e et le 12e siècle, ont été construits en marge du cimetière. Ces constructions révèlent pour la première fois l’existence d’un établissement médiéval sur les rives lausannoises du lac Léman.

Enfin, les fouilles ont permis de documenter des vestiges de l’époque moderne (16e-18e siècle). À la fin du Moyen âge, le site est en effet réorganisé, avec l’installation d’une grande cour pavée et divers aménagements de jardins, bordés par un carrefour de voies. Ces éléments appartiennent aux différentes propriétés qui se sont succédé durant la période bernoise, jusqu’à la construction du Château de Vidy, entre 1771 et 1776.

Source : Archeodunum SA